dimanche 20 janvier 2019

Chats cha-cha






San Juan, Puerto Rico, 18°27 Nord, 66°06 Ouest,   UTC -4 Temp. : 28°

Lorsqu’on découvre Puerto-Rico du deck 13, en déjeunant, la première impression est un peu mitigée : certes, au loin, il y a un Capitole d’un côté, et un fort de l’autre, mais au centre c’est quand même une masse urbaine compacte. En débarquant, c’est donc plutôt « Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, Puerto-Rico » de Vaya con Dios qu’on fredonne.                                         ( https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=1ezoHD_FynQ ).
Mais en déambulant sur le Malecon, en bord de mer, le long des murailles, le charme opère rapidement : les bruits stridents de la circulation s’estompent et le doux ressac des vaguelettes s’impose, apaisant. Les senteurs marines qui s’étaient gracieusement substituées aux gaz d’échappements sont malheureusement vite surpassées par des émanations gazeuses plus sulfurées rappelant celles émanant des toilettes des camps scouts. L’explication nous apparaît aussitôt, sous la forme d’une affiche annonçant que la ville s’est lancée dans un programme de capture-stérilisation-remise en liberté de l’armée de chats qui avait fait son territoire de toute la zone périphérique des remparts. Amoureux des chats, nous séchons une larme et applaudissons cette initiative intelligente tout en retenant notre respiration. Tous les 100m, de petites mangeoires leurs assurent un accès illimité à leurs croquettes préférées (pas encore sponsorisées, mais cela ne saurait tarder). 




Passés les remparts, la vieille ville célèbre aujourd’hui la San Sebastian (la Sanse, pour les connaisseurs). C’est un peu leur carnaval, en tous cas la plus grosse fiesta de l’année, et tout Puerto-Rico semble s’être donné rendez-vous dans la Calle San Sebastian pour guincher. Ceux qui connaissent l’Amérique du Sud savent ce que ça implique : foule compacte qui défile en dansant, yarda* à la main, tambours, grosses caisses, trompettes, sifflets, bref, plus ça fait de bruit, mieux c’est. Nous nous réfugions dans un bar où le patron augmente le son de sa chaîne pour que la voix de Witney Houston puisse couvrir les bruits de la rue. Bodyguard contre cha-cha-cha …Je photographie mon sonomètre pour ne pas  une fois de plus être accusé d’exagérer : 89 décibels.


Malgré le bruit, je me souviens, bien à propos, de l’article R. 231-34 du code du travail français :
Si le bruit dépasse 80 dB(A) et que l'évaluation des risques montre un risque pour la santé, le travailleur peut bénéficier, à sa demande ou à la demande du médecin du travail, d'un examen audiométrique préventif.
 À l’heure où j’écris ces lignes mes acouphènes commencent doucement à s’estomper, et j’ai cru entendre la corne de brume du MSC Magnifica lorsque nous avons quitté San Juan pour gagner les eaux calmes des Caraïbes.


*yarda : verre typique de la Sanse de Puerto-Rico, en fait un double verre qu’on tient par le centre, qu’on partage, et qui contient rarement du lait. Manneken-Pis en a mis un dans sa valise.
MM

Le coup decoeur de Marie-Christine



3 commentaires:

  1. A Port-Louis (Ile Maurice)on a les mêmes parasols(pluies)dans une des rues principales, tu te souviens ! C'est qui, qui imite qui?

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  2. À Maurice c'est par rapport à une énorme innondation qu'il y a eu il y a quelques années et qui a fait bcp de morts.. j'espère que c'est plus jovial à Pr !
    Très beau t-shirt du MSC en tout cas ;-)

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  3. Ah je ne savais pas. Moi je pensais tout bêtement que c'était pour se protéger du soleil ou de la pluie ou éventuellement pour égayer la rue.

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