jeudi 31 janvier 2019

Guatemala, place du Jeu de Balle


Puerto Quetzal, Guatemala
14°38 Nord, 90°30 Ouest   UTC -6   Temp. : 31°
Distance  parcourue : 12.624km, Waterloo à 9.182 km

Retour au tourisme à taille humaine ; alors que des dizaines de cars foncent vers Antigua, nous voici en route vers deux petits sites confidentiels d’origine olmèque.
D’abord, la petite ville de « La democracia », où la place centrale accueille douze grosses statues olmèques, des Botero avant la lettre, représentations démesurées de femmes enceintes, de potentats locaux obèses, on ne sait pas trop, mais c’est étonnamment graphique, minimaliste et, osons le dire, moderne (elles datent quand même du XIIème siècle avant J.C.)
 La Democracia, tête olmèque

La Democracia, marché municipal
Ensuite, El Baúl, un petit musée privé constitué en quatre générations par une famille de planteurs, et dont le propriétaire actuel nous reçoit personnellement, tout fier qu’il est d’accueillir pour la première fois un groupe en croisière. Et il a le droit d’en être fier, de sa collection olmèque : il en a cédé cinquante pièces au Musée de Berlin, les travaux d’archéologie ayant été effectués par des Allemands.
El Baul, stèle olmèque

Tout est là, concentré sur deux cents mètres carrés, des rasoirs, des haches et des armes en obsidienne, des bas-reliefs en pierre, des statues millénaires. Un trésor de l’humanité dans une petite salle au milieu d’une finca, en face d’une petite église, entourée de maisons d’ouvriers, au centre de dizaines d’hectares de canne à sucre, perdus dans la province d’Escuintla, autant dire au milieu de nulle part. Un lieu, comme nous le confiait le propriétaire, touché par la grâce de Dieu. On est prêt à le croire.



Autre curiosité du musée : une balle en caoutchouc* avec laquelle les Olmèques jouaient un jeu rituel. Le but du jeu était de faire passer la balle (bien lourde) dans un anneau de pierre. Les joueurs ne pouvaient la toucher ni des mains, ni des pieds. Une sorte de basket pour manchots en quelque sorte. Sachant que les joueurs étaient de petite taille, il est facile de penser que les buts se faisaient attendre, et donc au premier passage dans l’anneau, le jeu s’arrêtait. Les perdants avaient alors le privilège d’être sacrifiés (histoire de les motiver pour le prochain match).
* dans la langue nahuatl, olmeca signifie « les gens du pays du caoutchouc »
MM

Le coup de coeur de Marie-Christine
El Baul et "el Proprietario"

Une finca accueillante dans le petit village d’El Baul avec sa chapelle privée construite en hommage à la grand-mère du propriétaire des lieux , un vrai Guatémaltèque, moustachu et coiffé d’un superbe panama blanc, fier de montrer à ses premiers visiteurs francophones son musée privé, las Ilusiones, une émouvante collection familiale , contenant tous les objets olmèques trouvés sur les lieux. J’y ai acheté un petit sac tissé par des artisans du cru qui ne me quitte plus. Cette excursion me rappelle un précédent voyage au Guatemala,que j’avais adoré, où nous avions visité le Lac Atitlan, Tikal, Panajachel. Il y a 30 ans seulement….

mercredi 30 janvier 2019

Revolución ! Pas d’excursión !

Corinto, Nicaragua
                                      12°26 Nord, 86°52 Ouest   UTC -6   Temp. : 32°                                               Distance  parcourue : 12.202 km, Waterloo à 9.055 km
Colonisé par l'Espagne en 1524, le Nicaragua devient une république indépendante en 1854. En 1855 (ils sont rapides), une armée privée financée par la U.S.United Fruits'empare du pays. Un certain Walker se proclame président, instaure l'esclavage et reçoit le soutien des Etats-Unis. Le pays devient alors un modèle de république bananière.Suit alors une série de révolutions et de contre-révolutions dont la description suffirait à exploser mon forfait wi-fi sur le bateau. Il y a eu Sandino et les Sandinistes, la dynastie des Somozas, les anti-somozistes, la junte révolutionnaire, Daniel Ortega, et les Contras, armés par Reagan. Une chatte n’y retrouverait pas ses jeunes. 30.000 morts plus tard, le Nicaragua est aujourd'hui l'un des pays les moins violents du continent et est le seul pays au monde où une brigade militaire est entièrement dédiée à la protection de l’environnement. Mieux qu’au Costa-Rica !
Nous avons cependant décidé aujourd’hui faire relâche, de zapper l'excursion et de profiter de l’escale pour respirer un peu l’air de la plage. Le bar El Espigon nous offrira l’hospitalité le temps de cette corte halte relax et petit shopping.




El Espigon, et retour au bateau sous l'oeil toujours vigilant de la police qui veille au bien-être des touristes


MM


mardi 29 janvier 2019

Costa-Rica Pura vida !


Puntarenas, Costa-Rica
9°55 Nord 84°4 Ouest   UTC -6   Temp. : 31°
Distance  parcourue :11.825 kms, Waterloo à 9.104 kms.


Champion du monde du bonheur durable, rien que ça ! Selon le Happy Planet Index, le Costa Rica double toutes les autres nations du monde dans la course au bonheur et à l'écologie. Voici un pays dont le credo principal est la protection de l’environnement, le respect du vivant et le bien-être de la population.
Un pays sain, une vraie démocratie (depuis 1824), une économie dynamique, où les biens sont partagés. Éducation, santé, développement durable, droits civiques…, dans bien des domaines le Costa Rica est en avance sur son temps. C’est aujourd’hui le pays le plus égalitaire d’Amérique latine.

Un quart du territoire est classé en parcs nationaux ou réserves naturelles, avec l’ambition de protéger des espaces toujours plus grands. 
Un mode de vie qui se traduit par une devise nationale : « ¡ Pura Vida ! » qu’on trouve sur tous les          T-shirts.                                                                                                                         
 Nous n’avons malheureusement pas pu en profiter pleinement, étant arrivés en pleine saison sèche sur la côte atlantique, le côté le plus sec du pays ; les grandes étendues vertes étant carrément brunes. Et l’excursion dans la canopée, là où vit la plus grande partie de la faune étant complète, nous nous sommes rabattus sur une promenade dans la mangrove, sympathique certes, mais pas neuve d’un point de vue expérience.
    Colon, la plage et l'Imperial


 
    Puntarenas, la plage


Heureusement, l’assistant MSC qui traduisait en français les explications en anglais du guide m’a bien fait rire. Deux exemples entre cent : « Costa Rica is the number one exporter of anti-venoms : inoculated chickens lay eggs containing the serum in the yolk” (Le Costa-Rica est le premier producteurs mondial d’anti-venins, les poules inoculées pondent des oeufs dont je jaune contient le sérum) devient après traduction « Le Costa-Rica exporte du venin dans tout le monde, le blanc des œufs de poule est vénéneux ». Ou encore, plus simplement «Les oiseaux que vous voyez sont des avaleurs de mangrove » pour « these are mangrove swallows » (swallow = hirondelle, et to swallow = avaler). In cauda venenum…


    Magnifica, restaurant l'Oasis, carpaccio de poulpe et marlin fumé.
 MM


Le coup de coeur de Marie-Christine


A la recherche des animaux, dans la mangrove
Ah la mangrove, sa flore, sa faune, y compris les crocodiles qu’on voit mieux sur les pancartes que dans le fouillis des racines aériennes qui jonchent les rives…j’aime cette atmosphère humide, un rien étouffante où l’on se laisse emporter par notre barque dans un silence uniquement  troublé par les cris stridents des aras qui se disputent dans les arbres. Elle me rappelle celle du Belize et de Madagascar…



lundi 28 janvier 2019

Un problème de trains et de robinets





Panama
8°59 Nord      79°31 Ouest   UTC -5 Temp. : 28°
Distance  parcourue : 10.872 kms, Waterloo à 8.809 kms.



                                          Panama Canal Railways : from Atlantic to Pacific



 

Vous vous rappelez des pires problèmes en 1ère secondaire ? Les problèmes de trains et les problèmes de baignoires et de robinets. Eh bien, Panama, c’est pareil, mais en plus grand.
                                                                                                        Entrée dans l'écluse



 Clin d'oeil aux remorqueurs

Exemple :
Problème 1 : Sachant qu’il doit franchir l’écluse de Gatún à 08:15, qu’il est ancré à 5 miles nautiques de celle-ci, que le MSC Magnifica navigue à 18 nœuds, à quelle heure le Capitaine doit-il donner l’ordre « machines à fond » ?
























Les 4 locomotives tirent et poussent 


Réponse, 8 minutes, mais on s’en fout, tant la valse des remorqueurs est fascinante, le travail des locomotrices à crémaillère impressionnant, et l’ouverture des portes  vers le Pacifique magique.
De l’Atlantique au Pacifique, comptez  10 heures de pur bonheur, avec des  scènes improbables, comme un porte-conteneurs énorme naviguant sur un lac d’eau douce entre des îlots tropicaux, des caïmans s’échappant des berges ou encore un tanker naviguant en parallèle, mais vingt mètres plus haut…
Le Pont des Amériques, entrée du Pacifique   
C’est en passant sous le Pont des Amériques, accompagné par « Con te, partiro » diffusé à fond la caisse sur le bateau, que j’ai réalisé pour la première fois que j’allais faire le tour du monde.
MM

Le coup de coeur de Marie-Christine



Décidément, c’était la bonne idée, cette excursion en train et pas n’importe lequel, le Panama Canal Railway Company qui relie la ville de Colon  à celle de Panama City, à travers la jungle tropicale, en longeant le lac Gatun, bercé par le ronronnement du gros moteur diesel.

La photo dans le cadre surmonté d’un marlin, c’est juste pour avoir une photo de nous deux et un clin d’œil à mon pêcheur de mari.

samedi 26 janvier 2019

La Colombie : quel beau gotha !




Carthagène, Colombie
10°23′58″ Nord, 75°30′51″ Ouest    UTC -5   Temp. : 29°
Distance  parcourue : 10.375 kms, Waterloo à 8.410 km.

Étrange paradoxe. La Colombie doit son nom à un navigateur qui n'y jeta jamais l'ancre, et donc qui n'y posa donc jamais les pieds (puisqu'il ne savait pas nager). Qu'importe. Le pays puisera son inspiration au royaume d'Espagne: les nobles manières de l'aristocratie madrilène, l'entrain des fiestas catalanes, le chic des façades andalouses, la rigueur d'une paroisse castillane. Cinq siècles après l'arrivée des premiers colons (1499, c'est sur tous les T-shirts), elle s'ennorgueullit de ses héros modernes, la jamais trop vêtue Shakira, le sculpteur des rondeurs Botero, le Prix Nobel de littérature Garcia Marquez, le cycliste roi des Alpes Quintana (deux fois 2e du Tour de France, un second Poulidor), Falcao, le buteur vedette de Monaco… D'accord, il y a aussi Pablo Escobar , le parrain du cartel de Medellín et semeur de coke, il fallait bien un mouton noir dans cette assemblée qui offre à la Colombie sa flamboyance autant que son brio international. 




Mais la plus haute place sur le podium est occupée par Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios, plus connu sous le nom plus commode de Bolívar et surnommé le Libertador, né au Venezuela, et mort en Colombie, pile là où nous retrouvons aujourd'hui, quelle coïncidence ! 
Il jouit ici d'un culte comparable à celui d'Ataturk en Turquie. Pas une ville sans place, parc ou rue Bolivar, sans sa statue, ou sans un quelconque reliquaire.



Tombe "provisoire" de Bolivar à Santa Marta                                                                            Autel du Libetadorr à Santa Marta



Sur une place de Carthagène, un(e) superbe Botero



Nous, on est les aras, et vous, les pigeons

L'excursion "gratuite" que MSC nous a concoctée se déroule au pas de course. Il faut dire que pas moins de cinquante cars vont se succéder et déverser leurs passagers dans les vieux quartier de la ville. L'objectif devient rapidement non pas de profiter de la visite, mais bien de ne pas perdre de vue la raquette MSC que le guide de chaque groupe brandit au-dessus de la tête comme la Statue de la Liberté brandit sa torche, au risque de se retrouver "perdu" au mileu de la ville (= danger de mort).

Photographier quoi que ce soit est mission impossible. Il y a toujours des importuns dans le champ. 
Attendre astucieusement que le groupe soit passé (au risque de se perdre) pour se retrouver seul et photographier à l'aise se révèle également impossible, le guide à la raquette du groupe suivant est déjà là et l'espace vide se remplit en une fraction de seconde. Il faut donc photographier n'importe comment, de préférence au 1/500 ème de seconde, le plus souvent possible, et sélectionner au calme, une fois revenus à bord.

Les différentes étapes de l'excursion ayant épuisé les participants, il est donc normal de prévoir un segment plus lent et plus long. Celui-ci se déroule généralement dans une "authentique distillerie de curaço", dans une "fabrique traditionelle de paréos" ou dans un "musée de l'émeraude". Là, le pigeon peut enfin se poser, et roucoucou roucoucou, se repaître du maïs qu'on lui présente.

Vendeur du "Musée de l'Emeraude" tentant (vainement) d'appâter un membre du groupe n°13


Là-dessus, fatigués par tant d'histoire, de stress touristico-photographique et de self-dépense pigeonnière, nous allons prendre une petite bière.                                                
La Stella étant à 10.000 $, nous nous rabattons sur une bière locale (relire au besoin "Rognons à Madère). Au final, elle nous coûtera aussi 10.000 $, mais soit, au moins nous aurons encouragé l'économie locale. 

  


Et après ça, nous lâchons le groupe 13 et revisitons Carthagène à notre manière, parce qu’elle et nous le valons bien…


Carthagène                                                                                                                     Musée de l'Or, Santa Marta


Le soir, Manneken-Pis, fatigué, mais pas satisfait, alla faire un tour au casino. Arrivé trop tôt, il s'y retrouva seul mais reçut de la croupière mauricienne deux paquets de cartes de deuxième main (ils en changent tous les jours) en guise de souvenir. Il les mît immédiatemment dans sa valise.


 MM

Le coup de coeur de Marie-Christine




Décidément, j’ai un faible pour les façades et surtout pour celles des maisons coloniales du vieux quartier historique de  Carthagène, si joliment colorées , avec leurs balcons de bois torsadé croulant sous les bougainvillées . On appelle cette ville « le joyau de la Colombie », à juste titre, c’est magique ! J’y retournerai un jour !

Au pied du bateau, une surprise de taille : des dizaines d’aras,  jaunes, rouges, verts, qui volent en liberté nullement effrayés par les touristes et qui se chamaillent à qui mieux, mieux dans un vacarme étourdissant, des flamants roses qui s’endorment sur une jambe, la tête cachée sous une aile, une «  bambi » qui s’enfuit à notre approche, des rapaces en volière…la Colombie est magique, à Carthagène en tous cas…

mercredi 23 janvier 2019

Arubaba et les 40.000 voleurs


Oranjestad, Aruba
12°31Nord 70°1.Ouest   UTC -4  Temp : 29°
Distance  parcourue : 9727 km, Waterloo à 8.248 km.

Pas d’erreur. Le Capitaine s’est trompé de route. Nous avons  accosté à Disneyworld.
Une fois passées les grilles du Magic Kingdom, nous voilà devant le château de la Belle au Bois Dormant.

C’est bien lui, avec ses murailles rose bonbon, ses balcons bleus nunuches, ses toits en meringue, et ses escaliers traditionnels vers le rez-de chaussée mais des escalators vers le premier étage (pas cons, les Hollandais). Au rez, bien entendu, les boutiques de marques,des diamants et du bling-bling, et au 1er, les T-shirts, les colifichets  et autres casquettes de base-ball.



Un tram typique (d’où?) emmène gratuitement les croisiéristes tout au long de Main Street (c’est bien son nom, à Disney comme à Aruba) où ils peuvent admirer le Burger King, le Prada et le Starbuck’s. La ville est quadrillée de hauts-parleurs ; où qu'on soit, on ne peut échapper à la musique caribéenne.
Au terminus, à la marina, on peut se désaltérer d’une Balashi Hopi Bon (revoir la leçon de papiamento de Curaço) qu’on peut payer en $, et pas en florins arubéens.
Et pour couronner le tout, ce soir, on passe à GMT-5, l’heure d’Orlando.
Là, c’est sûr, on se rapproche des États-Unis…

Au retour, Manneken-Pis, qui avait pris un peu trop de soleil, s'est acheté un tube d'aloé vera, dont Aruba est un des producteurs les plus importants... Il l' ajouté à sa valise.


MM