dimanche 31 mars 2019

Le supplément week-end de Manneken-Pis (31 mars 2019)

Perth-Singapour
00°00'N 105°50'E, UTC +8, Temp. : 31°
Distance  parcourue : 42.007 km, Waterloo à 11.164 km

Eh bien voilà, 17:35, on vient de repasser l'équateur ; c'est logique, sinon on ne reviendrait jamais chez soi. Cela dit, ça sent le retour, forcémént.
Plus de baptême, plus de fête, en fait tout le monde est un peu triste.
Seul l'équipage, majoritairement indonésien, est tout foufou. Sur le pont, ils contemplent leurs côtes et téléphonent à leurs familles. A bord, ils se font des blagues et rigolent comme des enfants ; ce soir, c'est sûr, ils vont faire la java !
Histoire de penser à autre chose, Manneken-Pis vous livre la réponse de la semaine passée : il y avait 9 statuettes dans la case mystère.


Ce dimanche, pour gagner un T-shirt exotique, il faudra résoudre un kurosu ! (c'est une autre paire de manches, si j'ose dire).
3 Manneken-Pis noirs et trois blancs par ligne et par colonne, mais jamais trois de suite (de la même couleur). D'où la question : de quelle couleur est le Manneken-Pis de la case mystère ?

MM

jeudi 28 mars 2019

La relativité selon Monsieur Marc

                                                           Perth-Singapour                                                                Distance  parcourue : 39.943 km, Waterloo à 12.953 km, 
GMT +8, Temp. : 25°
Deuxième jour de mer en route vers Singapour : on clique sur « pause ». Et on se laisse aller. Thème du jour : passer du temps sur un bateau change la perception des choses.
Le temps se dilate : un jour aux Tonga n’est pas comparable — en durée — à une journée que l’on vit pour la dix millième fois en Belgique. Ça dépasse nettement les vingt-quatre heures. Ça se dilate dans la mémoire.
L’espace, quant à lui, est perçu de façon inverse. Plus exactement, le bateau devient le référentiel fixe,  le quartier où on vit, où on a sa maison. Après le contrôle de sécurité, à l'entrée, on y retrouve sa boulangerie où on va chercher la baguette du matin, son bar où on va taper la carte avec les habitués, son resto du soir où le chef qui vous connaît vous fait des frites à la place de la pomme vapeur, et après, ses quartiers privés où on fait sa petite lessive et où on dort. 
On rentre "à la maison", contrôle de sécurité du sac à dos
On fait sa petite lessive
Pour preuve, les passagers commencent à dire « on rentre à la maison » en revenant d’excursion, ou ne parlent plus de cabine, mais de chambre.
Le 10142, content de retrouver son "chez "soi"
Tout accrédite cette perception : le matin, en regardant par la fenêtre (pardon, le hublot), le paysage a changé. Or on n’a pas bougé (nouvelle perception de l’espace), donc, c’est le monde qui est en train de défiler devant la fenêtre (forcément fixe).   Qui n’a pas connu cette situation en train ? Assis sur son siège, on voit le train d’à côté défiler ; ça y est, on est parti. Jusqu’à ce que, ramenant son regard sur le quai, on s’aperçoit qu’on n’a pas bougé.  Bref instant de vertige…
C'est qui, qui bouge ? La terre, ou le bateau ? Ou les deux ?
Donc, comme je l’ai déjà dit plus haut, après un mois de croisière, c’est exactement pareil. Quand je sors de ma chambre, arpente le long couloir, emprunte l’ascenseur et sors sur la terrasse par la porte du lobby, si je trouve un paysage différent, c’est forcément que la terre a tourné sous le bateau puisque lui est resté mon repère fixe, quinze étages de solide plus grands que la ville où il accoste.
 Tiens, le screen-saver a changé d'image... (Bora-Bora, Khasab, Sydney)




En bateau, on ne fait pas un tour du monde, on assiste à un tour du monde, comme on regarde un film à la télé, qui reste fixe dans un salon fixe . Ce n’est pas plus faux que de dire qu’on assiste à un coucher de soleil (le soleil ne se couche jamais).  En bateau, on débarque toujours à 8 heures, où que l’on soit, midi reste toujours midi et le soleil « se couche » quand on le lui demande.
C’est à terre qu’ils n’arrêtent pas de changer d’heure pour nous compliquer la vie.
MM



samedi 23 mars 2019

Le supplément week-end de Manneken-Pis (23 mars 2019)


Melbourne - Perth
36°S 119°W, Temp. 19°
Distance  parcourue : 37.016 km, Waterloo à 15.378 km 

Troisième jour de haute mer depuis Melbourne, où nous ne sommes restés qu'un jour au lieu de deux, histoire d'éviter des vagues de dix mètres. Là, maintenant, ça commence à bouger,  quoiqu'elles ne fassent encore que six mètres. Un plaisir : le restaurant est beaucoup plus silencieux.
Mais c'est le week-end, et Manneken-Pis est d'humeur jouette.

Il vous a donc concocté un sudoku (ce qui est exactement approprié à notre situation, vu qu'on file à toute allure plein nord). 
Le gagnant, c'est-à-dire celui dont la bonne réponse apparaîtra en premier sur ce blog, emportera un T-Shirt "Australia down under" de la couleur de son choix et de la taille de son choix ! Quand ça roule et ça tangue, Manneken-Pis perd la tête !


Question :
Combien de Manneken-Pis se cachent-ils dans la case mystère ?

mercredi 20 mars 2019

Sydney, down under

 
Sydney, Australie
33° 56’S 151°10’E   UTC +10 Temp. : 24°
Distance  parcourue : 34.404 km, Waterloo à 16.743 km

Déjà une semaine que nous nous baladons à l'envers, et tout va toujours bien. Par contre, depuis hier, le kilométrage qui nous sépare de la maison chute : depuis la Nouvelle-Zélande, on revient. Curieux de dire qu'en arrivant en Australie, on se rapproche de la maison, mais c'est bien le cas. 
Mais revenons à nos moutons (sans jeu de mots) : nous voilà donc à Sydney. Difficile de le rater, ce matin, en allant sur la terrasse : le bateau est à quai en plein centre, entre l'opéra et le musée d'art moderne, et face à la gare centrale. En fait, plus près du centre que n'importe quelle voiture, le parking étant interdit à cet endroit. C'est assez privilégié comme situation, osons le dire...

Plus près du centre, pas possible


Une promenade nous donne une première impression positive. La ville est grande, certes (5.000.000 d'habitants, soit la Nouvelle-Zélande toute entière), mais le centre est très aéré, calme, et n'est pas envahi de voitures. En fait, énormément de monde vient travailler en bateau ; le ballet des ferries est incessant. Les gratte-ciels sont omniprésents, mais pas mal de batiments anciens (ici, ça veut dire plus ou moins 1900) ont été conservés, ce qui donne à pas mal de quartiers des airs anglais charmants. Pour être précis, je dirais même des airs de Glasgow, vu la couleur des briques.

 Le Queen Victoria Building, dont l'extérieur fait penser à Harrod's à Londres, a été rénové il y a trente ans et propose maintenant une série de boutiques un peu surrannées. Très british, y compris l'humour, rapport à Big-Ben à l'envers.

Le Modern Art Museum, au pied du bateau, abrite une belle collection de peintures aborigènes et quelques pièces d'art contemporain, dont ce haut relief en alu rosé.

Au bout de Hyde Park, l'Australian Museum rassemble sur trois niveaux tout ce qui fait la singularité de l'Australie et de l'Océanie en général : ethnographie, géologie, arts premiers, botanique, zoologie,... On y découvre plein de choses dont on n'avait jamais entendu parler. Enrichissant et édifiant. 

Taranga zoo
Le zoo de Taranga présente l'avantage d'être situé sur un des nombreux caps qui bordent l'immense baie de Sydney ; on y accède le plus facilement par un service de catamarans ferries, ce qui constitue déjà en soi une agréable promenade marine. C'est un tout grand zoo classique, mais son intérêt réside surtout dans sa présentation quasi exhaustive de la faune australienne. Et celle-ci est particulièrement riche et différente de tout ce qu'on connaît et voit partout ailleurs dans le monde. On a tous vu des kangourous, parfois même des koalas, mais rarement des wallabys, des wombats, des dingos, des opossums et autres échidnés. Et de découvrir les animaux les plus fous, dont on ignorait tout, jusqu'à l'existence même : des kangourous qui vivent dans les arbres, des écureuils qui volent, des souris qui planent, des hérissons à bec, des mammifères qui pondent des oeufs ou encore des chauves-souris carnivores et des chats pêcheurs ! C'est clair qu'on n'est pas en Ardenne...

 Opera House
L'Opéra de Sydney, par contre, tout le monde connaît, ne fût-ce que pour le voir chaque année lors du feu d'artifice du Nouvel-An. C'est un des bâtiments les plus célèbres du XXème siècle, en raison de son architecture visionnaire et de la qualité de son acoustique. Inauguré en 1973 par The Queen herself, patrimoine mondial mondial de l'Unesco, c'est maintenant une icône universelle et une visite à Sydney serait bancale sans  soirée à l'opéra.
Dont acte : nous avions acquis, il y a plus d'un an, deux billets (à prix d'or) pour Salomé de Strauss. Superbe réprésentation, dans une salle exceptionnelle, que du bonheur...


à la sortie de l'opéra

Bien fatigué après ces deux journées marathons la tête à l'envers, Manneken Pis trouva quand même le temps d'acquérir un mug à l'Aboriginal Art Gallery.(Comme chacun sait, les aborigènes boivent leur Earl Grey dans un mug)

Aboriginal Art Gallery, mug
MM


Les coups de coeur de Marie-Christine

L'art aborigène






Depuis ma visite de l’exposition d’art aborigène dans les locaux de la « National Geographic » à Washington en 1998, lors d’une escale Sabena, je me suis passionnée pour cette iconographie, à la fois si représentative de l’âme australienne et si contemporaine, et ici, j’ai savouré et me suis rassasiée en parcourant tous les musées de Sydney.  




Salomé

Quelle aubaine de voir défiler la traduction en anglais sur écran LED de cet opéra en allemand de Strauss. 
J’ai pu en comprendre  intégralement toutes les répliques, et suivre toutes les scènes, nous étions stratégiquement placés au premier rang, loge de face. 

Un vrai plaisir !



Le MSC Magnifica, à quai de nuit
Déjà, de jour, la « mise en scène » est spectaculaire, (notre bateau à quai, au milieu des hauts buildings de la ville avec à gauche les voiles courbes de l’opéra auxquelles répondent celles, métalliques, du Harbour Bridge à droite), un peu comme quand on arrive en train et qu’on débouche en direct  sur les palaces qui bordent les canaux à Venise, mais le soir, cela devient littéralement magique et féérique ! 
Un souvenir ébloui pour le restant de ma vie !


samedi 16 mars 2019

Nouvelle-Zélande : peut faire mieux!


                                             
                                 Bay of Islands, Oakland, Nouvelle Zélande                                          Latitude: 36 52S  Longitude: 174 46E   UTC +12 Temp. : 24°
Distance  parcourue : 31.855 km, Waterloo à 18.278 km

Ça y est ! Pour la première fois de notre vie, nous marchons à l’envers. En effet, nous abordons Bay of Islands, en Nouvelle-Zélande, aux antipodes de la Belgique. Les pattes au plafond, comme une mouche, eh bien, tout compte fait, ce n’est pas si difficile. D’ailleurs, tous les Néo-Zélandais font pareils. Seulement, malins, ils ont aussi construit leurs rues et leurs maisons à l’envers, les voitures roulent les roues en l’air, et donc en finale personne ne remarque rien .


Entrée du Magnifica dans Bay of Islands

Bay of Islands, c’est l’endroit chic et cher de l’île du nord. 200 km2 d’eaux turquoise parsemées comme son nom le laisse deviner, de centaines d’îles et d’îlots, plus jardins anglais (= sauvages domestiqués) les uns que les autres. Ça et là, un vignoble, un parc à huitres, une marina. Partout, des bungalows en bois  et des pelouses manucurées.
Marlborough's hotel, Russel (c'est une plage, pas le Chalet Robinson)
La station balnéaire principale, Russel, a des airs résolument  de Truman show, avec Jim Carey. Tout est beau, propre, fleuri. Les gens sont souriants, ça sent le thé à la bergamote et le scone à la myrtille. Les voitures roulent tranquillement, ne font pas de bruit, les vaguelettes sont quasi imperceptibles (on se croirait sur le Léman*), les mouettes ont depuis longtemps arrêté de se quereller. C’est inouï, il faut le voir pour le croire et se pincer pour y croire. 
 Le commissariat de police. Une plaque mentionne : le commissaire habite ici, veuillez respecter son intimité.

Ben oui, il est midi, l'heure de l'apéro...
Et dire qu’il y a des veinards qui vivent ici ! (Comptez quand même 700.000 € pour un bungalow moyen).
Oakland, skyline
Oakland, la capitale de l’île du nord, représente le mix idéal : la périphérie (où on habite) est verte, aérée, fleurie, et le centre (où on travaille) est vertical, animé et modernissime. Système de trotinettes électriques publiques comme à San Diego, carrefours libérés pour les piétons dans les quatre sens et les deux diagonales à chaque phase, musées à la
 pointe de la scénographie, population jeune et cosmopolite (3ème au monde derrière Dubaï et… Bruxelles), arts dans la rue avec guide téléchargeable, boutiques de A.rmani à Z.egna, ils ont tout !


Oakland Sky Tower

La culture maori est partout. Au musée national, bien entendu, qui présente des tikis (statues), des armes, tous les artefacts de la vie traditionnelle, ainsi que tous les aspects plus récents liés aux différents rois (il y en eut jusqu’en 1840, ce n’est pas si vieux que ça). Mais aussi dans les bijoux actuels, les nombreux tatouages des jeunes, dans le graphisme des enseignes, voire dans la vie quotidienne (la haka des All Blacks au rugby par exemple).
Bref, nous avons ici un petit coin de la planète bien préservé des turpitudes occidentales, où règne un art de vivre rare et préservé. 
Tiki d'un Manneken-Pis local, un peu plus hard que le nôtre... (chapeau, quand même)

De tout notre périple, c’est le premier endroit où je me suis dit que j’y reviendrais bien (en avion) pour mieux le connaître. La Nouvelle-Zélande mérite vraiment qu’on la « fasse » mieux qu’en trois jours.
Manneken-Pis, après s’être gavé d’agneau, de moules vertes et de clams, a conservé un ormeau (celui-là même qui est utilisée pour réaliser les yeux des tikis).

MM

*Encore une comparaison de touristocrate, désolé.

lundi 11 mars 2019

Fidji Bitter

Suva et Lautoka, Fidji
18°8 Sud 178°26 Est    UTC +12 Temp. : 30°
Distance  parcourue : 29.693 km, Waterloo à 16.353 km

C'est pas nouveau, le touriste adore comparer ; Bruges est la Venise du nord, c'est bien connu. Donc commençons fort et osons le dire : Fidji est la Maurice du Pacifique! 
Situées toutes deux à grosso modo 20° sud, elles partagent un même type de climat, la même végétation luxuriante, et le même relief volcanique. Toutes deux sont d’anciennes colonies britanniques, et donc on y parle anglais, on roule à gauche, on boit du thé et on joue au golf.  Et, last but not least, les gens sont naturellement accueillants, bienveillants, et foncièrement gentils. On y trouve une importante population hindoue, et les petits écoliers portent un uniforme charmant. Différence : ici l’uniforme est un sarong, porteur des premiers parfums d’Asie. 
Nous avons commencé notre excursion par la visite d’un village (un vrai village, pas un Fidjiland). L’organisation sociale est encore majoritairement clanique : un chef de village qui veille sur son clan et des relations largement basées sur l’échange de biens et de services, l’argent (dollar fidgien) ne circulant que très peu intra muros. Le revenu moyen est très bas, mais ils vivent confortablement, quoique sans aucune fioriture. Les maisons comportent une ou deux pièces (mais avec la télé), la nourriture, riz, taro (un tubercule commun en Océanie) et fruits, le couchage, une natte en feuilles de pandanus. Bref, en dehors des deux villes (Suva et Lautoka), c’est le règne de la simplicité. Le pays n’exporte plus que des rugbymen et des golfeurs. 


Ecole primaire de Mausuru, Suva, Fidji

Colo-i-Suva forest reserve
Bref, les petits écoliers sont tout excités de nous voir dans leur école, les instituteurs viennent bavarder, les habitants nous font visiter leur maison. Que du bonheur ! Plus tard, dans la réserve forestière, des ados s’amusent à jouer Tarzan au bord d’une cascade : la PlayStation ne les a pas encore contaminés.

Le marché, Suva
Le lendemain, changement de décor et cap sur Beachcomber Island, un des petits îlots coralliens au large de Lautoka, pour un dernier shot d’île paradisiaque avant de revenir à la civilisation (Nouvelle-Zélande et Australie). Pour préciser l’ambiance, c’est à deux brasses de l’île de Monuriki, où a été tourné « Castaway » avec Tom Hanks dans le rôle du naufragé de la Fedex. Tout y est : tortues marines, fonds coralliens, poissons d’aquarium par milliers. Et même la Fiji Bitter pour se réhydrater…
Beachcomber Island

Beachcomber Isl. : pas besoin de plonger pour voir la faune
 "Castaway"

MM